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Ah, le brave Bartelt !

Publié le par Alexandre Anizy

            Bartelt, c'est un Ardennais sans peur et sans reproche qui suit son bonhomme de chemin pour le plaisir des lecteurs.

 

 

            Dans son nouvel opus titré Ah, les braves gens ! (Seuil, octobre 2019), Franz Bartelt nous régale une fois encore avec ses personnages improbables dans un village français si cocardier, avec son style élégant et narquois.

            « C'est à l'enterrement de mon oncle Georges que j'ai appris que mon père avait accompli une impeccable carrière de tueur. D'après le peu que j'en sache, il serait mort de sa belle mort, dans son lit, comme un général. Je ne l'ai pas connu. Il m'avait confié aux bons soins de mon oncle Georges, un original qui ne se déplaçait qu'en Cadillac jaune citron, mangeait kiwi, buvait armagnac et fumait havane. »

 

            On lit Bartelt comme on lisait San-Antonio, l'argot en moins, la finesse en plus.

 

 

Alexandre Anizy

Polar polonais de Zygmunt Miloszewski

Publié le par Alexandre Anizy

            A défaut d'un polar yougoslave, un libraire compétent suggéra Zygmunt Miloszewski .

 

 

            Précisément le premier de la trilogie Teodore Szacki : Les impliqués  (Pocket, janvier 2015). Sur un fond documenté  de thérapie Hellinger, l'auteur a conçu une architectonique savante qui lui permet de raconter la Pologne sous le joug marxiste-léniniste, du moins de sa police, et la Pologne libérée...

            La cure de Zygmunt est salvatrice pour les naïfs du genre à croire que les nazis avaient disparus instantanément des cadres administratifs (droit, police, armée, entreprises... ) après la chute de Berlin en 1945. Ils vont tomber des nues, mais la littérature ne sert-elle pas à cela : déchirer le pseudo voile d'ignorance des colonels d'opinion ?

            A Varsovie comme à Paris.

 

 

Alexandre Anizy  

 

Cuba 60 avec Gani Jakupi

Publié le par Alexandre Anizy

            En mai 2019, Gani Jakupi sortait un roman graphique : El Comandante Yankee.

 

 

            S'il repose sur un travail de documentation sérieux sur William Morgan au coeur de l'épopée castriste, ce livre reste un album agréable à lire et voir, intéressant pour qui veut avoir un autre angle sur la Révolution cubaine.

            A consommer sans alcool libre !

 

Alexandre Anizy

 

Chef-d'oeuvre de Thomas Savage

Publié le par Alexandre Anizy

            Avec ce roman de Thomas Savage, le mot n'est pas galvaudé.

 

            Le pouvoir du chien (Belfond, 2014, livrel ) décrypte le mode de fonctionnement d'un être malfaisant qui agit sous le masque de la sincérité : l'expression d'une vérité au moment inopportun comme une arme de destruction intime. Qui se méfie de l'ami qui, en principe, vous veut du bien ?

 

            Dans le cas analysé par Thomas Savage, les soubassements psychologiques des personnages sont exposés avec finesse, y compris la perversité du héros dont la clef nous est donnée dès la première page. En effet, ayant refoulé son homosexualité, il persécute avec plaisir sa nouvelle belle-sœur pour détruire son couple, il humilie toute personne exprimant un contentement (comme l'enfant aux billes) ou un mécontentement face à l'ordre et les valeurs qui régissent son monde. Bref, le refoulement a corrompu cette nature humaine en déclenchant une animosité de principe à l'égard de tous.

            Dire la vérité avec une intention de nuire est sans doute le stade ultime de la restriction mentale chère aux jésuites.

 

            Alors... cave canem.

 

 

Alexandre Anizy